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J'ai compris, commencer l'histoire.

Je me suis replongé dans les rapports de test du vaccin. J’ai remarqué que certains effets secondaires semblent avoir été effacés, or les risques qu’ils représentent sont un facteur bloquant la distribution du produit. Peux-tu m’éclairer sur ce point ?

David L.

Ça ne m'évoque rien, tous les tests prouvent que le vaccin est bon pour la distribution. Ne t’inquiète pas, la fatigue doit te jouer des tours.

Philippe K.

Tu es sûr de ce que tu avances ? Nous en avions discuté ensemble, et même évoqué l’idée de devoir recommencer une batterie de test.

David L.

Philippe K.

Je n’ai aucun souvenir de cette discussion. Le patron nous a explicitement demandé de nous dépêcher pour ne pas laisser une autre boîte prendre les devants, nous n’avons pas le temps de refaire de nouveaux essais, nous avons besoin de ce contrat.

Philippe, tu te rends compte de ce que tu dis ? Nous ne pouvons pas laisser un vaccin dangereux sur le marché.

David L.

Arrête ton cirque, si on plante cette commande, la boite peut couler. Et tu as autant besoin de ce travail que moi.

Philippe K.

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Comment ont-ils découvert leur alerte ?

Antoine Deltour - Optimisation fiscale abusive au Luxembourg

 

Auditeur au sein de PricewaterhouseCoopers - PwC -, le travail d’Antoine Deltour consistait à s’assurer du caractère sincère des comptes des entreprises établis au Luxembourg.

 

Entré en tant que stagiaire en 2008, le Lorrain en démissionne

en 2012 sous l’impulsion de sa conscience, confronté à des

pratiques fiscales qui faisaient que je ne voyais plus le sens

de mon métier“, explique-t-il. “J’étais au service de clients

qui, pour la plupart, n’avaient une présence très artificielle qu’à

des fins fiscales”, assure Antoine Deltour.

 

Avant de quitter PwC, Antoine Deltour collecte des accords

fiscaux secrets qui légalisent l’évasion fiscale au Luxembourg.

Ce n’est que quelques mois plus tard, contacté par le journaliste d’investigation Edouard Perrin, qu’il transmettra son alerte.

 

Ils ont dénoncé les infractions graves de leurs employeurs, évasion fiscale au Luxembourg ou en Suisse, scandales alimentaires et médicaux... On connaît les affaires qu’ils ont révélées, mais où se situe la prise de conscience des dysfonctionnements auxquels ils sont confrontés ?

Raphaël Halet - “ce documentaire a changé ma vie

 

Le soir où est diffusée l’enquête d’Edouard Perrin,

Raphaël Halet regarde l’émission de Cash

Investigation avec sa femme. Employé par

PwC, il avait déjà entendu des bruits de

couloir sur l’évasion fiscale, mais c’est

ce soir-là que j’ai pris conscience de

l’ampleur de ce que je faisais, et de la

complicité d’évasion fiscale à laquelle

je participais”, précise-t-il.

 

Membre de l’équipe qui gère l’archivage

de PwC, il a accès à des documents

sensibles sur les accords fiscaux, et

décide d’en transmettre une partie à

Edouard Perrin. Lors de la diffusion de la

deuxième enquête du journaliste, il est

découvert par le cabinet et forcé de signer

un accord de confidentialité qui le contraint

au silence jusqu’à l’ouverture du procès LuxLeaks.

 

Stéphanie Gibaud - Braconnage à la suisse

 

Ancienne responsable marketing de la banque UBS France, Stéphanie Gibaud se rappelle bien du 25 juillet 2008 : “ma supérieure est entrée comme une furie dans mon bureau et m’a ordonné de détruire une partie de mes documents qui contenaient des renseignements sur les clients de la banque”. Au même moment, le siège d’UBS à Paris est perquisitionné. Les raisons de cette agitation ? Le démarchage illégal de clients sur le territoire français par des banquiers suisses.

 

La cadre ne comprend pas : elle-même organise des réceptions, des tournois de golf ou de tennis avec les chargés d’affaires suisses. “J’ai passé la frontière régulièrement, j’avais toujours des noms de clients avec moi. J’aurais pu être interpellée par les douanes à tout moment”, se rappelle-t-elle. Contactée par les douanes judiciaires au printemps 2011, elle aide l’État français à découvrir les preuves du démarchage illégal auquel s’adonne UBS et lui permet de récupérer 12 milliards d’euros.

Yasmine Motarjemi - “j’ai voulu faire mon travail, je pensais que j’allais être félicitée”

 

Vice-responsable de la sécurité alimentaire chez Nestlé en

Suisse de 2000 à  2010, Yasmine Motarjemi était en

charge de prévenir les risques sanitaires. À être

la conscience  de Nestlé”, comme elle le dit

elle-même. À partir de 2006, sa situation se

dégrade et ses avertissements vont l’ostraciser

au sein de son propre service. “J’ai voulu faire

mon travail, je pensais que j’allais être félicitée.

Je suis devenue un témoin de leur négligence,

quelqu’un qui dérange”, confie Yasmine Motarjemi.

 

Elle a notamment dénoncé le scandale du lait

contaminé en 2008 auquel Nestlé a été associé.

Plus 300 000 bébés chinois auraient été intoxiqués.

Nestlé a dû retirer ses produits, mais a argumenté

que la contamination était basse, et donc que

l’intoxication n’était pas de leur faute”, évoque Yasmine,

une pointe de dédain dans la voix,Or moi j’ai eu la preuve

que les produits de Nestlé - au moins en Afrique - ont une contamination élevée”, assure la lanceuse d’alerte.

Michèle Rivasi - le mensonge de Tchernobyl

 

Tous les scandales révélés ne le sont pas qu’en interne. En 1986, lorsque survient l’incident de la centrale de Tchernobyl, Michèle Rivasi fait partie d’un petit groupe de scientifiques “très étonnés que le nuage se stoppe à la frontière franco-allemande”. Doutant de la version officielle, les chercheurs effectuent des prélèvements et réalisent “qu’il y avait là tous les éléments provenant de la centrale”, explique l’actuelle députée européenne.

 

Pour lutter contre le lobby du nucléaire qui souhaite minimiser l’incident, ces scientifiques créent la CRIIRAD, “le premier laboratoire indépendant de mesure de la radioactivité”, précise avec fierté Michèle Rivasi.

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